La laïcité version marseillaise
Courrier InternationalSOCIÉTÉ - La laïcité version marseillaise
Depuis plus de dix ans, Marseille prend ses aises avec le dogme de la séparation de l’Eglise et de l’Etat. C’est pourquoi la cité phocéenne a mieux vécu les semaines d’émeutes.
Au début du mois de novembre, alors que l’agitation gagnait la France, le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, a appelé ses administrés au calme en expliquant que la ligne rouge avait été franchie dans d’autres villes. Tout en s’efforçant de maintenir l’ordre dans la cité phocéenne, il a lui-même contribué à franchir une autre ligne rouge, bien française celle-là : la stricte séparation entre l’Eglise et l’Etat. “Ici, nous avons une conception très lâche de la loi de 1905”, expliquait-il quelques jours plus tard dans son bureau qui donne sur le Vieux Port. “La séparation entre l’Eglise et l’Etat n’existe guère.”
La position de M. Gaudin remet pourtant en question l’un des grands principes de la France moderne : l’idée que l’Etat doit être indifférent à l’appartenance religieuse ou ethnique de citoyens théoriquement égaux entre eux. L’action peu commune de ce maire qui cherche à établir le dialogue par le biais de la religion peut expliquer en partie pourquoi cette ville sensible, à la différence d’autres zones urbaines françaises, ne s’est pas embrasée quand la crise a atteint son paroxysme.
Ces dernières années, la municipalité a, par exemple, organisé l’abattage de milliers de moutons pour la fête musulmane de l’Aïd el-Kébir et a réservé de la place dans les cimetières pour des carrés musulmans. Enfin, avec le concours d’instances régionales, elle subventionne des associations culturelles officiellement laïques mais ayant souvent une coloration religieuse ou ethnique. Il est difficile d’évaluer dans quelle mesure cette politique de la main tendue a contribué à calmer les esprits. Car si le maire a réussi jusqu’ici à maintenir un calme relatif, Marseille demeure une ville sensible, rongée par le chômage et d’autres maux qui, ailleurs, engendrent des violences.
D’aucuns craignent que ce mélange des affaires de l’Etat et de la religion ne favorise l’apparition d’autres problèmes en ébranlant des valeurs communes et en décourageant l’intégration. Mais les autorités de la ville de Marseille et leurs partisans soutiennent que cette politique contribue à calmer le jeu et leur permet d’avoir des interlocuteurs respectés au sein des communautés dont ils seraient, sinon, entièrement coupés. Car Marseille a tout d’une poudrière. Son taux de chômage s’élève à 14 %, un tiers de plus que la moyenne nationale. Ses 800 000 habitants comptent une plus forte proportion d’immigrés – souvent sans emploi – que les autres grandes métropoles de l’Hexagone. Certains syndicats y sont plus militants que dans le reste du pays. Et la situation est potentiellement conflictuelle : environ un quart de sa population est musulmane, dont une majorité d’origine nord-africaine, alors que plus de 20 % des électeurs soutiennent le Front national, connu pour son hostilité envers les immigrés. “En temps ordinaire, souligne le maire, on a cinq à dix voitures incendiées par jour. Au plus fort des émeutes, le bilan quotidien a franchi la barre des vingt, mais Marseille n’a pas connu les violences des ghettos parisiens et elle n’a pas eu recours au couvre-feu ni aux déploiements massifs de forces de l’ordre que l’on a pu voir ailleurs.”
Pour les autorités comme pour la population, ce calme relatif peut s’expliquer par divers facteurs : un climat ensoleillé et des plages publiques ouvertes à tous, un soutien sans faille à une équipe de foot certes médiocre mais idolâtrée et un urbanisme qui a moins ghettoïsé qu’ailleurs les immigrés les plus pauvres. Mais certains pointent aussi du doigt la façon dont Marseille s’est arrangée en douceur avec les dogmes de l’Etat français.
“Ici, nous sommes pragmatiques”, explique M. Gaudin. Depuis son élection, en 1995, ce catholique pratiquant de 66 ans a noué des liens étroits avec les chefs des communautés religieuses. Radio Gazelle, qui a diffusé son appel au calme et commence ses journées par 90 minutes d’émissions religieuses, reçoit, par exemple, des subventions publiques. L’Union des familles musulmanes des Bouches-du-Rhône, qui aide les immigrés à faire face aux problèmes du quotidien, a reçu 20 000 euros de subventions municipales en 2005. Si elle est dirigée par des musulmanes modérées opposées au port du voile et reste ouverte à tous les cultes et groupes ethniques, l’Union a néanmoins décoré son bureau de sourates coraniques et d’une affiche dénonçant le “massacre” des Palestiniens par Israël.
Tendre la main et ne pas oublier le symbole
A l’occasion des obsèques du pape Jean-Paul II, M. Gaudin a accordé, au grand dam des défenseurs de la laïcité, une demi-journée de congé aux employés municipaux désireux de se recueillir. La municipalité a également aidé à la fondation d’un grand centre culturel juif et mené une lutte active contre l’antisémitisme. Selon Zvi Ammar, un homme d’affaires d’origine tunisienne qui dirige le consistoire israélite de Marseille, le nombre d’agressions contre les 80 000 juifs de la ville a fortement chuté depuis l’incendie d’une synagogue en 2002, en partie grâce aux efforts des autorités municipales. La France, affirme M. Ammar, doit se défaire de son “hypocrisie collective qui consiste à invoquer sans cesse la laïcité. La religion, que cela nous plaise ou non, a elle aussi de l’importance.”
En tout état de cause, Marseille s’est montrée prête à adapter les règles nationales. La municipalité a commencé à se rapprocher des communautés religieuses en 1990 en créant Marseille Espérance, une instance présidée par M. Gaudin et qui regroupe les responsables de sept confessions. Avec sa petite équipe payée par la municipalité, cet organisme a contribué à calmer les esprits après l’assassinat, en 1995, d’un jeune musulman par des militants d’extrême droite et au lendemain des attentats du 11 septembre en 2001. Son rôle est surtout symbolique, précise Abderrahmane Ghoul, récemment élu à la présidence du Conseil régional du culte musulman (CRCM), “mais la symbolique n’est pas un jeu, c’est très important”.
Andrew Higgins
The Wall Street Journal
Sarkozy et la discrimination positive
Le FigaroL'égalité réelle des chances passe par la discrimination positive
Par Nicolas Sarkozy
[25 novembre 2005]
La flambée de violences urbaines qui a secoué nos grandes agglomérations jette une lumière crue sur les défaillances de notre modèle de société. Face à ces événements, il fallait d'abord restaurer l'autorité de l'Etat et protéger nos concitoyens, à commencer par les plus vulnérables d'entre eux. Rien ne peut en effet justifier les débordements inadmissibles dont nous avons été les témoins. Aucune difficulté sociale n'autorise à détruire la voiture d'autrui, à incendier des crèches et des écoles, à battre à mort son voisin ou à agresser les forces de l'ordre. Les auteurs de ces crimes et délits doivent être sanctionnés sans faiblesse.
Mais en toile de fond de ces événements, chacun voit bien qu'il y a des territoires urbains dans lesquels se concentrent tous les maux que nous n'avons pas su ou pas voulu traiter depuis trente ans : le chômage de masse, l'immigration subie, l'échec scolaire et le blocage de l'ascenseur social. Malgré des dépenses sociales en progression constante – près de 500 millions d'euros aujourd'hui, soit 8 points de PIB de plus qu'en 1981 –, et en dépit de la succession des plans d'urgence qui ont englouti plus de 40 millions d'euros depuis l'invention de la politique de la ville, nos banlieues se sont inexorablement enfoncées dans la crise. Un jeune sur deux sans emploi, trois enfants sur quatre arrivant en 3e avec au moins un an de retard, six fois plus d'élèves ayant interrompu leurs études à l'âge de 18 ans, voilà les tristes statistiques de notre échec.
Il y a bien quelques jeunes des quartiers sensibles qui parviennent, au prix d'une incroyable ténacité, à poursuivre avec succès des études supérieures. Mais reconnaissons que leur accès à un emploi correspondant à leurs qualifications ou à un logement se heurte souvent à une nouvelle barrière, celle des préjugés et parfois du racisme. Le taux de chômage des enfants d'immigrés ayant reçu une formation supérieure est ainsi deux fois plus élevé que celui des actifs de même niveau.
Faute de perspectives crédibles d'intégration et de promotion pour leurs habitants, ces quartiers ont eu tendance à se replier sur eux-mêmes, à se réfugier dans une contre-société avec ses propres codes, ses propres règles et même son propre langage. Ils se sont de plus en plus organisés à côté de nous et de moins en moins avec nous.
Nous ne pouvons continuer à accepter qu'un nombre croissant d'individus soit assigné à des destins écrits d'avance. Et nous ne pouvons plus simplement invoquer des principes qui, comme l'égalité des chances, ne sont plus des réalités tangibles pour beaucoup de nos compatriotes. Ces principes, encore faut-il les faire revivre et les traduire en actes pour qu'ils s'inscrivent à nouveau dans les faits. Proclamer l'égalité devant la loi ne suffit plus : il convient désormais de promouvoir aussi l'égalité par la loi.
Quand je plaide en faveur de la discrimination positive à la française, c'est précisément à cette politique active d'égalité par le droit que je fais référence, c'est une certaine idée de la justice et de l'égalité réelle que je défends. Ce qui m'anime, c'est l'ambition d'offrir à chacun d'entre nous, quels que soient sa naissance et son lieu de résidence, les possibilités effectives d'épanouissement et de réussite qu'il est en droit d'attendre et d'espérer pour lui-même et pour ses enfants.
Finissons-en une bonne fois avec cette rumeur absurde selon laquelle je serais un partisan du communautarisme et des quotas ethniques. Ce n'est pas ma vision de la nation française, dont l'une des spécificités les plus remarquables est justement de vouloir intégrer toutes les populations en une seule communauté de valeurs et de destin. Finissons-en également avec cette idée qui voudrait que la discrimination positive que je propose conduise à exonérer ses bénéficiaires de tout effort. Au contraire, pour ceux dont les conditions objectives de réussite sont très dégradées, il s'agit de faire en sorte que l'effort ait à nouveau un sens et que le mérite soit enfin récompensé. De ce point de vue, les initiatives prises par Sciences po Paris et d'autres pour s'ouvrir aux meilleurs élèves des lycées situés en ZEP me paraissent parfaitement conformes à l'idéal républicain. Au demeurant, la notion de discrimination positive a été formulée il y a quelques années par le Conseil d'Etat pour désigner toutes les politiques visant à en faire plus pour ceux qui ont moins. Je pense notamment aux emplois aidés, aux mesures en faveur de la parité entre homme et femme, aux actions relatives à l'insertion des personnes handicapées ou encore à l'aménagement du territoire, qui consiste à se mobiliser davantage pour les territoires cumulant les handicaps géographiques, économiques ou sociaux.
Le territoire me semble d'ailleurs devenu l'un des facteurs les plus structurants de la reproduction et de l'amplification des inégalités. Notre politique d'aménagement du territoire doit de toute urgence réinvestir cette problématique et imaginer des réponses adaptées. Dans le cadre de mes attributions ministérielles, j'aurai prochainement l'occasion de faire des propositions en ce sens. Notre ambition en la matière ne doit pas se limiter aux zones rurales. Elle doit aussi s'adresser aux agglomérations, et singulièrement aux banlieues.
Mais cette approche par les territoires ne suffit pas. Elle doit être complétée d'une approche par les personnes. Il serait profondément injuste d'aider indistinctement les individus qui font des efforts et ceux qui persistent à n'en faire aucun, ceux qui respectent les règles de la vie commune comme ceux qui les bafouent. On ne peut valablement aider que ceux qui veulent véritablement s'en sortir.
La noblesse de la politique, c'est de hiérarchiser les priorités et de faire des choix. C'est choisir d'aider davantage tel département rural plutôt que les Hauts-de-Seine, telle ville pauvre plutôt que Neuilly, tel enfant de La Courneuve ou d'un bassin industriel sinistré plutôt que tel élève des beaux quartiers de Paris. Et si par ce biais nous touchons beaucoup d'enfants ou de petits-enfants d'immigrés, c'est normal. Ils sont français et leur avenir est en France.
Bien sûr, les entreprises, à commencer par les plus grandes, doivent apporter une contribution essentielle au déblocage de l'ascenseur social dans nos banlieues les plus défavorisées. Certaines d'entre elles ont déjà manifesté leur volonté d'agir. Je ne peux que les encourager à aller plus loin. Les services de l'emploi doivent s'organiser pour accompagner cette mobilisation. En renforçant leur présence et en adaptant leurs interventions dans les quartiers difficiles. En n'hésitant pas à faire appel à des prestataires privés qui ont fait la preuve de leur efficacité dans l'insertion ou le reclassement de publics spécifiques. Mais si nous voulons que le secteur privé s'implique dans ce domaine, le secteur public, et en particulier l'Etat, se doivent d'être exemplaires. L'Etat doit redevenir le vecteur de promotion sociale qu'il a été par le passé, en s'affirmant comme le premier acteur de la grande politique de discrimination positive que j'appelle de mes voeux.
Tout d'abord en créant les conditions permettant aux élèves les plus méritants d'exprimer toutes leurs potentialités et de réussir leur parcours scolaire. Pourquoi ne pas généraliser les internats d'excellence, dont j'ai pris l'initiative dans les Hauts-de-Seine, afin d'offrir à ces élèves un cadre de travail améliorant leurs chances de succès ? Pourquoi ne pas envisager d'accroître fortement la rémunération actuellement versée aux enseignants qui acceptent des postes dans les quartiers les plus difficiles afin d'y attirer et d'y retenir les plus motivés et les plus expérimentés ? Pourquoi ne pas réserver dans les classes préparatoires aux grandes écoles quelques places aux meilleurs élèves des ZEP ?
Par ailleurs, nombreux sont les ménages qui n'ont aujourd'hui d'autre choix que de résider dans des zones urbaines sensibles (ZUS). Nous devons créer pour eux les conditions d'une véritable mobilité résidentielle. Pourquoi ne pas réserver aux personnes issues de ces quartiers, pendant cinq ans et dans chaque bassin de vie, un pourcentage des places disponibles dans les HLM qui se situent hors des ZUS ? C'est tout à fait possible car 75% des logements sociaux ne se trouvent pas dans les ZUS. Il suffit de le vouloir. On pourrait aussi imaginer de majorer certaines aides au logement afin d'offrir à leurs bénéficiaires une véritable liberté de choix de leur habitation. Tout cela suppose plus largement d'accroître et de diversifier l'offre de logements, dans les banlieues sensibles comme dans les quartiers résidentiels et de centre ville.
Enfin, le mode de recrutement classique de l'administration française est le concours. Il doit le rester. Mais aujourd'hui certains partent de si loin qu'ils n'ont aucune chance de réussir les concours. En amont, nous pourrions développer des bourses de service public destinées à financer les études des élèves les plus méritants des ZEP, dès lors qu'ils s'engagent à passer un concours de la fonction publique. Il est aussi possible de concevoir des cycles préparatoires rémunérés pour inciter les étudiants issus de milieux modestes à poursuivre leurs études.
Ala place où je me trouve, j'ai décidé de passer sans attendre de la théorie à la pratique. J'ai donc engagé avec les services du ministère de l'Intérieur un plan d'actions pour diversifier notre recrutement. Dès l'année prochaine, des préparations intégrées – avec internat – aux concours des différents corps de la police, de la gendarmerie et de la sécurité civile seront mises en place.
On peut imaginer des dispositifs plus ambitieux. Le principe d'égal accès aux emplois publics ne s'oppose absolument pas à ce que les règles de recrutement de la fonction publique soient différenciées pour tenir compte de la variété tant des mérites à considérer que des besoins du service public. L'administration pourrait tout à fait recruter ses agents davantage en fonction de la capacité et des aptitudes professionnelles des candidats que de leurs diplômes universitaires et de leur réussite à des épreuves théoriques qui tendent à favoriser ceux venant d'un milieu aisé. Pourquoi ne pas instaurer un 4e concours réservé aux personnes originaires des zones urbaines et des régions industrielles les plus sensibles ? Il s'agirait d'une disposition temporaire, édictée dans le cadre des possibilités d'expérimentations ouvertes par l'article 37-1 de la Constitution.
Si tous nous nous mobilisons, si toutes les administrations, grandes entreprises, établissements d'enseignement supérieur s'engagent, si tous les responsables politiques font le choix de l'action, alors, j'ai la conviction que nous pouvons changer la donne et progresser à nouveau sur la voie de l'égalité réelle, celle qui est inscrite aux frontons de nos édifices publics.
* Ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du territoire, président de l'UMP.
Terror, anti-zionism, anti-semitism?
I am fed up arguing with people who see life as taking sides. I do not take sides, not because I am indecisive, not because it’s too easy to take sides, but because it is simplistic.My goal in life (at this point in my life) is to seek answers. I am not interested in the easy answers. What I want to know is truth-in so far as there is truth. I describe myself as being beyond borders, but I am all too aware of my European-Judeo-Christian roots, and of the society in which I live. Therefore in my search for answers, I obviously concentrate on the sphere in which I believe I can effect the most change.Nowadays, the ‘great threat’ is apparently terrorism. This is a very vague term. What does terrorism mean? Well, it means different things to different people. The problem is, how are we going to find answers, if we define things only by our own views of these things?Terror has a definition. The closest to what I am discussing here would be the following:“Violence committed or threatened by a group to intimidate or coerce a population, as for military or political purposes.” Well, if we take this as the definition, terror exists in different forms, in different parts of the globe, and is used by very different ‘groups’.These days, we tend to see terror as the monopoly of one group : Islamic fundamentalists. I do not wish to spend much time on the obvious fact that these fundamentalists do not represent Muslims the world over. To me, as to most reasoned people, the terror which certain Islamic fundamentalists unleash is unbearable. It is, to me contrary to human nature.More importantly, however, there are and have been many other kinds of terrorism. Obvious examples for us in the ‘West’, are Catholic and Protestant acts of terror in Northern Ireland, Basque terror or Corsican terror. In the past, there have been other kinds of Christian terror, as the example of attacks on Protestants by Catholics in France shows.Here I’d like to mark a pause, to point out that this last example proves my point that it is impossible to ‘take sides’. The Protestants in France in the 16th century were not the same as those in Northern Ireland in the 20th and 21st centuries. Also, it can be said that Catholics suffered from Protestant attacks prior to the anti-Protestant pogroms. So, it is therefore impossible to say members of the Catholic religion are worse than those of the Protestant religion and vice-versa.If we return to the Islamic fundamentalist strain of terror, we must also point out that this brand of ‘Islam’ is not representative of Islam throughout history. At the time of the crusades, there was a Muslim general by the name of Saladin who was “renowned in both the Christian and Muslim worlds for his leadership and military prowess tempered by his chivalry and merciful nature during the Crusades.”(Wikipedia).I feel the need here to point out that I am still not taking sides. The battles for influence over ‘the holy land’ were not, in my opinion, justifiable on one side or another. I am simply pointing out that one side was not necessarily better than the other.Too often, people try to explain modern day attitudes by the past. We are different from our ancestors. I am not a believer, but as I have said, I am a member of a Judeo-Christian society. The acts of previous generations of Christians of Jews do not, however, define who I am. That is also the case for those who call themselves believers. Thankfully, today’s Catholics are not out to murder or forcefully convert members of the Protestant community.Incidentally, the same goes for more recent history. Today’s generations of Germans are not responsible for the acts of the Nazis, even if we are all responsible for ‘remembering’ the past.Then there is state-terror. Well-known examples of this took place in Latin American dictatorships, such as those in Chile, Guatemala and El Salvador. These dictatorships were supported by western ‘democracies’, as were so-called counter-revolutionary forces in Nicaragua which unleashed terror in innocent civilians.If we talk about ethnic and religious violence in general (not necessarily defined as ‘terror’), we can mention examples of Muslim-Hindu clashes in India. The origins of these clashes can be debated, but there are most definitely violent organizations on both sides, and the victims, whatever their faith, are mostly innocent.As I have said, I believe I can effect more change in my socio-geographical sphere than in another. Also, I believe it is important to see which ‘groups’, on a global level, are the most capable of bringing about change. That is to say, who has the most power to deliver change.It is obvious that there are few democratic Muslim states. I do not claim the contrary. I choose, however, to criticize Israel because it is a state, which is closer to my culture than Muslim states. Also, it is a state, which is protected by the US, a state which is closer still to my culture, and which is also the world’s only remaining super power. The US has the world’s mightiest military force, and Israel is close behind. An opinion often put forward is that Israel is surrounded by hostile Arab states, and therefore needs to defend it’s self. Israel’s military successes on several fronts shows it is far from being the victim it would like to be seen as.For me, a Jewish state is no more democratic than an Islamic state. The fact, that Israeli-Arabs enjoy more freedom than Jews in an Islamic state, does not make Israel, as a Jewish state, anymore democratic. The survival of Israel as Jewish state depends on limiting the rights of Arabs, or on limiting the Arab population of Israel. In both cases, this is contrary to my view of a democracy. In practice there is no doubt more democracy in Israel-for its citizens-than in most Muslim states.There are several reasons as to why Israel is a unique case. Obviously it is the sole Jewish state in the world. It is presented as the ‘only democracy in the middle east’, though you’ve probably realized I don’t agree with that statement. Furthermore it is probably the only state in which nationality is bound up not only with a religion but also an ethnic group : though it is debatable as to whether the Jews are an ethnic group, that is how they are presented. Imagine if to be French you had to prove descent from the Francs, if to be British you had to be of Celtic or Pictish(!) descent. And what of Americans? They’d have to descend from Native Americans…Also, Israel is said to represent the world’s Jews. No Muslim state is said to represent the world’s Muslims. India doesn’t represent the world’s Hindus. The only other state to represent members of a religion throughout the world is to my knowledge the Vatican…Often, and argument ‘in defense’ of Israel, is that surrounding Muslim states are undemocratic, and that critics of Israel ‘ignore’ that. Israel’s ‘defenders’ claim it’s critics deny the right only to Jews to have a state. While there may well be people who have a wish to deny that right specifically to Jews, most thinking people would give no more no less right to the Jews to have a state than any other ethnic/religious group. Actually, it’s not about the ‘right’ to have a state. It’s about what one views as a democracy. To me and to many others, a democracy welcomes people regardless of religious belief or ethnicity. Furthermore, those who criticize Israel quite often denounce the support given by Western powers to Muslim dictatorships, such as Pakistan or Saudi Arabia. The same people often support groups such as Amnesty International, which regularly condemns Muslim dictatorships, despite the ludicrous claim by some, that Amnesty reserves most of it’s criticism for Israel. Finally, Israel is a state, which was formed just 60 years ago by the United Nations with the support of Western nations.Another claim is that Zionists would have been happy to share ‘Palestine’ with the Arabs in 1947. There is, however, plenty of evidence, that these early Zionists (there were also those who opposed a Jewish state within the Zionist movement) wanted the whole of the land for their state. Here are some quotes :Chaim Weizmann (worked on Balfour declaration, 1917, and Israel’s first president):“With regard to the Arab question-the British told me that there are several hundred thousand negroes there but that this matter has no significance”(quoted by Arthur Ruppin) (Yossef Heller, Bama’ avak Lamdina, p140, in Chomsky, p481)David Ben-Gurion Israel’s first PM:“The acceptance of partition does not commit us to renounce Transjordan; one does not demand from anybody to give up his vision. We shall accept a state in the boundaries fixed today, but the boundaries of Zionist aspirations are the concern of the Jewish people and no external factor will be able to limit them”.(speech of 1937, cited in New Outlook (Tel Aviv), April 1977, from Ben-Gurion’s Memoirs, in Chomsky, p161).The idea that anti-zionism is merely a front for anti-semitism is also a false argument. Again, while there may well be some people who are anti-zionist and anti-semitic, this does nothing to refute the argument of those who are anti-zionist, but in no way anti-semitic. There are also many anti-zionist Jews. In fact early Zionism was often opposed to a Jewish state. In those days, Zionism meant settling in Palestine, but not necessarily building a Jewish state.Here is another quote from Chomsky’s book, Fateful Triangle:“Earlier, it’s leaders-particularly those from the labor movement that dominated the Palestinian Yishuv (Jewish settlement)-forcefully opposed the concept of a Jewish state on the explicit grounds that ‘the rule of one national group over another ‘ is illegitimate”. (Chomsky, p160).I’d like to point out that dismissing the use of these examples of Jewish anti-zionism as a front for anti-semitism, in no way diminishes the view that a Jewish state is undemocratic.That's it for today...
UPDATE:
I am a realist as well as a humanist. I do not equate Israeli Jews with their 'leaders', just as i do not equate Jews with Israelis. I do not believe Israeli Jews should suddenly give up their homes-though I do believe it was right to evacuate the colonies, since the settlers were totally aware of the illegality and immorality of their settlements. Obviously the children could not be held responsible, but they were well recieved in Israel proper, which was not the case for Palestinian refugees who were forced out of their rightful homes.
I believe Israelis, particularly second and third generations, have every right to remain where they are at least in the short to middle term. In the long term I believe in a bi-national (or even multi-national) state. That would be the only way towards a truly middle-eastern democracy.